La lettre de décideurs n°35

Et si l’audace c’était de croire (encore !) en la CSRD ?

Vincent Frambourt
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Objectif Croissance n°35

Depuis quelques temps cette nouvelle réglementation fait l’objet d’un bashing constant, pas une semaine sans une petite phrase politique, sans une élection qui ne soit pas climato sceptique, sans une organisation qui ne remette en cause le poids de cette nouvelle compliance. Et pourtant il reste des entrepreneurs convaincus de la pertinence du mouvement engendré par ce nouveau texte.

Pourquoi ? Plusieurs explications peuvent être avancées.

Quelle entreprise n’a pas envie de réduire son empreinte carbone ? Quelle direction RH ne veut pas favoriser l’inclusion, la parité, le salaire décent ? Quelle gouvernance ne veut pas traiter des sujets d’éthique et d’anti-corruption ? Qui peut se désintéresser en 2024 des conditions de travail de ses sous-traitants ? Toutes les entreprises sont convaincues de la nécessité de traiter ces sujets. Et si certains dirigeants ont encore quelques doutes, gageons que leur écosystème, leurs chaînes de valeur, leurs partenaires financiers, leurs parties prenantes et en particulier leurs employés, ont ces attentes quotidiennes.

La CSRD est un moyen de faire évoluer le modèle de création de valeur de chaque entreprise. Son objectif n’est pas de produire un reporting de plus, mais de poser un état des lieux des risques et opportunités de chaque entreprise, à travers une double analyse d’impact et financière, la fameuse double matérialité. Puis, et c’est important de le souligner, de publier les engagements à court, moyen et long terme, de chaque entreprise pour améliorer leur empreinte ESG. Les rapports de durabilité permettront de suivre les plans d’actions engagés au fur à mesure, en fonction des moyens dont disposent les entreprises. C’est pour augmenter les moyens nécessaires à la transition durable que la CSRD a été imaginée, et pour orienter les flux de financements vers les entreprises motivées par ce sujet.

Il est donc nécessaire de garder le cap d’une part, et d’autre part, de continuer à expliquer quotidiennement pourquoi et surtout comment faire de la CSRD un nouvel outil de management adapté à la taille et aux enjeux de chaque entreprise.