La CSRD (Corporate Suistainibility Reporting Directive) est une directive européenne visant à améliorer et à harmoniser la diffusion d’informations extra financières à caractère : sociales, environnementales et de gouvernance. Cette directive applicable dès 2024, va progressivement impacter l’ensemble des entreprises cotées ou non, ETI, PME en fonction des seuils définis par cette directive. Ainsi, d’ici 2027 – 2028 les entreprises européennes et non européennes devront publier tous les ans un rapport extra financier.
Dans le cadre de l’étude sur l’avenir du contrôle de gestion publiée au mois de mars 2024 par Grant Thornton France et l’Université Paris-Dauphine PSL (Quels nouveaux défis pour l’avenir du contrôle de gestion ? Grant Thornton), à laquelle plus de 1 000 répondants ont participé, nous avons constaté que 57% des organisations avaient mis en place un reporting RSE soit 25% de plus qu’en 2021. L’analyse montre toutefois une forte disparité entre les grandes entreprises + 5 000 employés qui a plus de 70% ont mis en place ce reporting vs seuls 50% pour les entreprises de + 200 employés. De plus, les entreprises en B to C sont nettement plus matures que les entreprises en B to B. Ce premier constat montre une réelle volonté des entreprises de s’engager dans cette démarche et l’on perçoit un fort mouvement vers l’intégration de ces indicateurs extra financiers dans le modèle de gestion et de pilotage. Avec pour certaines organisations l’objectif de produire un compte de résultat RSE en miroir du compte de résultat financier. Les contrôleurs de gestion souhaitent réellement s’impliquer dans cette démarche au côté des directions RSE avec plus d’un tiers des répondants à l’étude qui souhaite jouer un rôle majeur à la fois dans la construction de ces indicateurs de pilotage mais, aussi dans leur animation.
Au travers des premières expériences et retours de nos clients, la mise en place de la CSRD nécessite de collecter, transformer, traiter, consolider une masse très importante de données aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise. Alors que plus de la moitié des entreprises interrogées dans le cadre de notre étude déclare avoir mis en place un reporting RSE, les principales solutions utilisées sont à 27% MS Excel et 38% aucune solution, ce qui montre que l’outillage de la démarche n’est pas encore une préoccupation des entreprises alors même que l’offre de solutions CSRD devient pléthorique sur le marché.
Raison pour laquelle au sein de Grant Thornton, nous avons réalisé une étude permettant à la fois d’identifier les solutions disponibles sur le marché, mais aussi de les cartographier afin de mieux comprendre leur couverture fonctionnelle. Ainsi, nous avons identifiés les éditeurs qui ont complétés leurs solutions existantes avec les fonctionnalités permettant de répondre en tout ou partie aux enjeux de la CSRD. Par exemple, les solutions de gestion des risques (ERM ou Enterprise Risk Management), les solutions achats et « supply chain » (SRM ou Supplier Relationship Management), les solutions de pilotage de la performance (EPM ou Enterprise Performance Management). Enfin, plusieurs éditeurs « pure player » mais aussi historiques ont décidé de proposer une solution dédiée pour répondre aux enjeux de la CSRD.
Après avoir analysé plus de 80 solutions selon plusieurs axes à savoir : 29 fonctionnalités, 11 normes de reporting, 4 réglementations et 18 secteurs d’activité couverts, nous sommes arrivés à la conclusion que l’offre proposée par le marché était très hétérogène et qu’en fonction de la situation de l’entreprise, une seule solution ne pourrait pas répondre forcément à tous les besoins.
C’est pourquoi, nous recommandons qu’une fois l’exercice de double matérialité réalisé et les « data point » identifiés, de cartographier précisément les sources de données (internes et/ou externes), mais aussi le mode de collecte (manuel ou d’un SI existant) et les traitements à réaliser afin d’alimenter le rapport de la durabilité.
En effet, pour alimenter ce rapport 4 grandes typologies d’information vont être nécessaires, des données économiques qui à 90% sont déjà existantes dans l’entreprise, des données de gouvernance qui sont à 70% existantes, les données sociales qui sont à 40% existantes et enfin des données environnementales qui sont existantes à 5% selon l’étude de l’institut Future of Sustainable Data Alliance. Ces résultats montrent bien les priorités dans la collecte et le traitement des données à réaliser.
En conclusion, ce n’est pas l’outil qui doit conduire votre réflexion, mais avant tout votre stratégie RSE et son intégration dans votre business model comme étant un axe à part entière de pilotage de votre entreprise et permettant de répondre à la réglementation.
Grant Thornton au travers de ses équipes Transformation Durable et de Pilotage de la Performance accompagne ses clients dans tous les aspects de mise en œuvre de la CSRD depuis des phases de diagnostic jusqu’à la mise en œuvre opérationnelle mais aussi en tant qu’auditeur durabilité.
