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L’importance de l’analyse d’impact en matière de droits humains

By:
Eugénie Denat
L’importance de l'analyse d'impact en matière de droits humains

L’analyse d’impact en matière de droits humains, souvent appelée diligence raisonnable, est un processus essentiel pour les entreprises. Cette pratique, permettant d’identifier, prévenir, réduire et rendre compte des impacts négatifs potentiels et réels des activités commerciales sur les droits humains, devient une nécessité juridique et stratégique au regard des nouvelles règlementations.

L’un des principaux objectifs de l’analyse d’impact est la prévention des violations des droits humains. En identifiant en amont les risques liés aux opérations, les entreprises peuvent proactivement agir pour éviter des atteintes aux droits fondamentaux des individus et des communautés. Cela contribue à la protection des travailleurs, des populations locales et autres parties prenantes.

En effet, en mettant en œuvre ces process spécifiques, les entreprises garantissent une meilleure traçabilité des produits et des opérations en se positionnant non plus en réaction au risque mais bien en anticipation. L’analyse d’impact permet d’accroître la connaissance de leur propre chaîne de valeur d’une part et offre également une base de dialogue avec les parties prenantes concernées.

Les règlementations imposent un nombre croissant d’obligations légales aux entreprises concernant le respect des droits humains. La CSDDD à venir, la CSRD ou encore le devoir de vigilance les poussent à identifier de manière précise les risques qu’elles font courir à leur chaîne de valeur. Elles requièrent, en autres, un descriptif transparent des mesures en œuvre (politiques, processus d’atténuation, de suivi, d’alerte, etc.) en matière de droits humains. A ce titre, l’analyse d’impact permet d’initier une démarche robuste et d’obtenir un état des lieux sur lequel s’appuyer pour développer sa stratégie.

Une méthodologie rigoureuse

Pour être efficace, l’analyse d’impact en matière de droits humains doit suivre un protocole structuré.

Voici les principales étapes à mettre en œuvre :

  • Réaliser un état des lieux liés aux activités de l’entreprise. Cela doit inclure des enquêtes sur le terrain, des consultations avec les parties prenantes, et l'analyse de données existantes. Il est essentiel de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur pour identifier les risques tant directs qu’indirects et de collecter le plus d’informations quantitatives et qualitatives possibles pour documenter la situation.
  • Une fois les risques identifiés, déterminer leur gravité et leur probabilité. Cette évaluation doit prendre en compte plusieurs critères, tels que l’ampleur de l’impact, la possibilité de remédiation et le contexte spécifique de chaque situation. Une évaluation approfondie permet de hiérarchiser les risques et de mettre en œuvre des mesures adaptées.
  • Sur cette base, élaborer des plans d’action pour prévenir ou atténuer les impacts négatifs. Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de surveillance pour suivre l’efficacité des mesures d'atténuation et s’assurer que les impacts négatifs sont effectivement réduits. Cela peut inclure des échanges réguliers avec visites sur le terrain, des indicateurs de performance et des consultations continues avec les parties prenantes.
  • Enfin, placer la transparence comme moteur de sa communication, à travers des rapports publics et des interactions régulières avec les parties prenantes, pour démontrer l’engagement de l’entreprise envers les droits humains et nourrir la confiance établie.