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Les pratiques de déploiement d’une politique « Droits humains »

By:
Eugénie Denat
Les pratiques de déploiement d’une politique « Droits humains »

Une politique « Droits humains » est un ensemble de principes, d’engagements, de directives et de procédures qu’une entreprise peut mettre en place afin d’en garantir le respect et la promotion, dans l’ensemble de ses activités et de celles de sa chaîne de valeur. Cette politique peut couvrir des domaines tels que les droits des travailleurs, des communautés locales ou encore des consommateurs. Afin qu’elle soit efficace, celle-ci doit mettre en œuvre des procédés adaptés et prendre en compte les spécificités inhérentes aux droits humains.

Une cartographie des risques actualisée annuellement

Comme développé au sein de nos dernières publications, l’identification des risques est la priorité d’une stratégie « Droits humains » et les parties prenantes, tant internes qu’externes, en sont le point central. Cela soulève plusieurs sujets, notamment la méthodologie de consultation utilisée ou encore les critères spécifiques de durabilité à adapter en parallèle des facteurs aggravants dédiés aux droits humains. En mettant en place une analyse annuelle des risques liés aux activités, à celles des filiales, sous-traitants et fournisseurs, le déploiement et le suivi opérationnel de la politique « Droits humains » pourront évoluer positivement.

La mise en place d’un dialogue transparent

La capacité d’une entreprise à échanger de manière transparente sur les pratiques à risques avec un fournisseur ou sous-traitant clés est un point désormais crucial. En intégrant dès que possible les acteurs de sa chaîne de valeur au sein des différents piliers de la politique « Droits humains », l’entreprise bénéficiera d’une vision plus opérationnelle de la situation, mais également des enjeux clés de son secteur. De plus, dialoguer avec des ONG1 locales ou des experts des droits humains permettra d’identifier les points bloquants et les axes d’amélioration.

Des indicateurs de suivi et de mesure efficaces et concrets

La mise en œuvre d’indicateurs spécifiques de suivi et de mesure permet, entre autres, d’utiliser la politique « Droits humains » dans une perspective de levier de performance sociale et d’amélioration des pratiques. Identifier les axes d’amélioration avec des points de repère concrets (que sont des indicateurs chiffrés) permet effectivement de mettre en œuvre des politiques opérationnelles et des actions dédiées afin de faire évoluer les pratiques.

Adhérer à des initiatives sectorielles et multisectorielles

Pour répondre à ces attentes, des initiatives sectorielles et multisectorielles sont en place. Elles peuvent permettre à l’entreprise de faciliter le déploiement de mesures de contrôle et d’échange, en soulageant les fournisseurs et les sous-traitants de plus en plus sollicités dans le cadre des démarches RSE des grands donneurs d’ordre, en combinant les audits et les demandes de justificatifs. En parallèle, des labels peuvent également être des outils de traçabilité intéressants, au même titre que la blockchain.

Un engagement du top management

Sans gouvernance engagée, il n’y a pas de mise en œuvre concrète et efficace d’une politique « Droits humains ». Le pilotage au plus haut niveau du management est fondamental pour répondre à un besoin en ressources humaines et appréhender l’aspect financier pour le déploiement de la stratégie, afin de l’intégrer au business model de l’entreprise.
En conclusion, sans intégration des enjeux sociaux dans les valeurs intrinsèques de l’entreprise, il apparait complexe de protéger et faire respecter les droits humains de manière pérenne.


1 ONG : Organisation non gouvernementale