La lettre des décideurs

Secteur textile : Retisser les liens entre territoires et industrie

Robert Dambo
By:
La lettre des décideurs no34
Contents

Unique par ses savoir-faire, le secteur de la mode s’est appuyé sur des piliers qui ont façonné l’histoire industrielle de nos régions : le tissage, la teinture, l’impression, les apprêts, la confection-habillement et la distribution avec un réseau d’enseignes implantées partout dans l’hexagone, familières des Français.

A l’instar d’autres industries, la production textile et la confection, historiquement implantées dans des territoires comme le Nord, les Vosges, l’Auvergne Rhône-Alpes et l’Ouest, furent durement frappées par la crise industrielle du milieu des années 70 et la déferlante des productions en provenance des pays en développement.

Illustration de notre rayonnement culturel et économique, le secteur français de la mode a toujours su conjuguer le futur au présent. Et sa capacité à se réinventer apparaît comme son meilleur atout dans un contexte post crise sanitaire aux multiples interrogations et aux nouvelles habitudes de consommation.

Sur quelle(s) voie(s) doit-il s’engager ? Le retour au Made in France promu avec force par les pouvoirs publics aura-t-il un avenir ?

L’équation est complexe. Elle n’est pas seulement à plusieurs inconnues, mais avec des intervenants multiples (industriels, collectivités…) et des facteurs exogènes mouvants tels que l’inflation ou encore les crises géopolitiques. Outre ces aspects conjoncturels, des changements sociétaux profonds s’installent progressivement. Prise de conscience éthique sur l’origine des achats, place de la durabilité face à des marques adeptes du renouvellement ultra-rapide des collections « fast fashion », mode responsable produite en France, contraintes règlementaires nécessaires mais hétérogènes selon les zones géographiques, upcycling, nouvelles technologies… Ces tendances sont des défis imposant un nouveau paradigme que les experts des six métiers de Grant Thornton décryptent pour apporter des réponses réalistes et pertinentes : de la recommandation à l’action.

“ La réindustrialisation véhicule de grands enjeux : accentuer la souveraineté nationale, poursuivre la politique du retour au plein emploi, développer de nouveaux modèles de croissance responsable. Dans cette perspective, la France ne manque pas d’atouts, que l’on parle de talents, d’innovation, d’infrastructures de transports et de télécommunications. Les études démontrent que cette réindustrialisation des territoires nécessite l’action collective de ses parties prenantes : l’Etat, les collectivités locales, les entreprises et les citoyens. C’est ainsi une formidable opportunité d’allier les critères d’une économie verte (décarbonation, GES, etc.) et les nouvelles organisations économiques et sociales. ”