Une transition à la CSRD (Corporate Sustainabilty Reporting Directive) réussie est le fruit d’une action collective, accompagnée par des experts tant de l’audit que du conseil. Explications avec Vincent Frambourt et Christophe Radepont.
Vincent Frambourt
Le législateur a prévu que ces nouvelles et nombreuses informations fassent l’objet d’un audit dit de durabilité. Le Commissaire aux comptes est rompu à ce type de mission et va bénéficier de plus de 90 heures de formation spécifique pour avoir la capacité de certifier ces informations. Au-delà de cette justification légale, il est clair que la transition à la CSRD entraine une financiarisation des informations actuellement présentées dans la Déclaration de Performance Extra Financière pour les plus grandes entreprises.
Christophe Radepont
Ce type de mission est typique d’une gestion de projet avec la nécessité d’expertises transverses : il s’agit du quotidien des missions de conseil. Créer une organisation ad hoc, identifier les bons porteurs de sujet, animer les points d’étapes, faire parler ensemble les contributeurs tout en conservant une hauteur de vue et la deadline en tête. Les équipes Conseil sont les plus appropriées pour mener à bien ce travail.
VR Je te rejoins. Beaucoup de groupes avaient une vision silotée des informations. La finance d’un côté, rodée aux process de consolidation, de contrôle interne, de communication financière, et la RSE de l’autre, souvent le parent pauvre en termes d’effectifs dédiés à la production de la DPEF une fois par an, et à l’acculturation de l’entreprise à la RSE le reste du temps. Le projet CSRD est un big bang pour l’ensemble des entreprises concernées : des grands groupes cotés dès le 31 décembre 2024, aux PME dès les 31 décembre 2025. Il est urgent d’agir.
CR Effectivement. Nous menons plusieurs missions pour anticiper les impacts et adapter les organisations à ce nouveau référentiel. Nous avons la chance chez Grant Thornton d’avoir notre métier Transformation Durable, fort de 80 experts, qui est au cœur de la transition à la CSRD. Elles apportent l’expertise technique indispensable à nos clients pour appréhender correctement les 12 normes ESRS, pour naviguer dans les méandres des 1 178 indicateurs potentiels, apprendre le concept de double matérialité, etc.
VF De son côté, le métier audit apporte son expertise de méthodologie et l’expérience d’OTI (Organisme Tiers Indépendant). Ce qui est passionnant dans ces projets, c’est de faciliter la communication entre les fonctions de contrôle interne, de risk management, de système d’information chez nos clients, car toutes ces fonctions doivent de manière urgente s’acculturer aux concepts de la CSRD et anticiper les conséquences sur leur propre organisation. Sans omettre de vérifier qu’ils ont les effectifs suffisant en nombre et en qualité, au sens connaissance de la RSE. Et en évaluant les coûts à engager au budget 2024 pour satisfaire l’obligation de production des données à fin décembre.
CR Nous avons ainsi mis en place une task force d’associés conseil sur les sujets listés ci-dessus, qui travaillent conjointement avec nos équipes Transformation Durable, pour répondre aux attentes multiples des clients en termes d’aide à la transition.
VF Le métier audit se chargeant lui de mener des audit CSRD à blanc, afin que nos clients soient parfaitement préparés à ce premier exercice de production des données. Restons lucide, tout comme les IFRS étaient un big bang pour les entreprises, la CSRD demande un tel investissement en termes de connaissance technique et de mise en œuvre de moyens, que ce sujet ne sera peut-être pas parfait du premier coup. Mais la collectivité de nos experts sera toujours là pour donner le coup de main nécessaire sur des sujets complexes inhérents aux spécificités d’organisation interne ou d’environnement externe.
