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Résilience ? Petite histoire d’un mot magique

Clothide Marchetti
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Résilience ? Petite histoire d’un mot magique
Restitution de notre étude DORA 2024
Restitution de notre étude DORA 2024
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La résilience fait partie de ces mots magiques, qui semblent porter en eux-mêmes la solution à des enjeux spécifiques. Elle répond à la crise, à la déstabilisation, à la violence, à l’imprévu… Mot magique, certes. Mais cela a-t-il toujours été le cas ? Retour sur un leadership sémantique.

De la résilience des individus à celle des entreprises

Initialement, la résilience est issue de la sphère psychologique. Le terme désigne la capacité d’une personne à faire face aux épreuves de la vie, à les surmonter et à s’adapter. Grâce au retour d’expérience, l’individu apprend et se renforce en continu. Dans ce contexte, la résilience est donc largement préférée au terme « endurance », qui lui, n’intègre pas toujours cette faculté à développer des ressources destinées à limiter les crises émotionnelles.

La résilience s’applique désormais à des collectifs. On parle par exemple de « villes résilientes » pour désigner des cités exposées à des catastrophes naturelles traumatisantes, telles que des inondations ou des températures extrêmes, et qui ont développé les mesures et les moyens permettant surmonter ces crises.

Le monde de l’entreprise constitue également le nouveau terrain de jeu pour la résilience. Celle-ci a supplanté l’idée de « robustesse », longtemps associée aux dispositifs de sécurité des systèmes d’information. Le changement de paradigme est significatif. On ne construit plus des murs hauts et épais face aux attaques cyber ; on propose des ressources agiles et intelligentes grâce à une meilleure connaissance de ses risques.

De la résilience stratégique à la résilience opérationnelle

L’étude Grant Thornton 2024 sur la résilience opérationnelle numérique, réalisée auprès de 102 entreprises, a montré que, pour 77% d’entre elles, les principes de résilience sont désormais intégrés dans la stratégie de leurs organisations respectives. Pourtant la résilience ne se limite plus à une simple affaire de spécialistes internes : elle concerne toute l’entreprise et son écosystème, composé de ses prestataires et de leur supply chain, de ses clients et éventuellement de ses autorités de contrôle.

Cette approche stratégique coïncide avec les récentes exigences réglementaires telles que DORA (Règlement européen sur la résilience opérationnelle numérique), NIS 2 (Directive sur la Sécurité des réseaux et des systèmes d’information), ou REC (Directive sur la Résilience des entités critiques), qui font de la résilience le socle permettant aux entreprises concernées de « développer, garantir et réévaluer leur intégrité et leur fiabilité y compris en cas de crise ».

La résilience bénéficie donc de ce nouveau contexte réglementaire, la rendant désormais incontournable dans les entreprises. C’est pourquoi l’ambition affichée sera de décliner la résilience selon un mode opérationnel et accessible à tous, afin de faire du mot magique une réalité. Cette ambition est celle que nous portons dans les pages de ce blog « Résiliences » et que nous souhaitons partager avec vous.